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Ce qui reste quand on sacrifie l'art

Photo du rédacteur: ladouchefroideartistsladouchefroideartists


Quand une crise éclate, il y a toujours des priorités évidentes : la santé, l'éducation, la sécurité, l'économie. Mais l'art, lui, est systématiquement relégué au second plan.

Chaque fois que les budgets sont serrés, c'est la culture qui prend les premiers coups . Moins de financements, moins d'espaces, moins de reconnaissance. Comme si l'art était un simple luxe dont on peut se passer.

Mais et si on se trompait ?

Et si l'art était bien plus qu'un supplément d'âme ? Et si il était un élément fondamental qui structure la société, façonne l'identité, et même soutient des domaines que l'on juge, eux, "essentiels"?

Loin des musées et des galeries, l'art est partout : dans les hôpitaux, les écoles, les rues, les mémoires. 

Mais les réalisons-nous avant qu'il ne soit sacrifié ?



1. L'art et le soin : un levier thérapeutique ignoré


On parle souvent de médecine, de thérapie, de traitements, mais qui évoque le rôle de l'art dans la santé ?

Dans les hôpitaux, en psychiatrie, en soins palliatifs, l'art-thérapie est utilisée pour soulager la douleur, atténuer l'anxiété, et redonner une forme d'expression à ceux qui n'ont plus les mots.

  • Des études ont montré que la musique réduisait le stress et la douleur chez les patients hospitalisés. 

  • Le dessin et la peinture rappellent les enfants en situation de traumatisme à exprimer l'indicible. 

  • Dans les maisons de retraite, la stimulation artistique retarde les effets de la maladie d'Alzheimer.

Pourtant, ces dispositifs souffrent de financements en baisse.


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Alors que l'on cherche à améliorer la prise en charge des patients, les budgets de la culture dans les hôpitaux et les établissements de santé sont souvent privilégiés comme secondaires.

Pourquoi considérer l'art comme un simple "plus", alors qu'il soigne là où la médecine atteint ses limites ?


2. L'art et l'enfant : un moteur de construction


Un enfant est grandiose avec les images, les sons, les récits. L'art est au cœur de son apprentissage, bien avant même l'école.

  • Le dessin développe la motricité fine et la créativité.

  • La ​​musique stimule la mémoire et l'intelligence émotionnelle.

  • Le théâtre permet d'apprendre à s'exprimer, à comprendre les émotions, à interagir avec les autres.

Les neurosciences le prouvent : l'apprentissage de l'art favorise le développement cognitif et émotionnel.

Pourtant, chaque réforme scolaire réduit la place des matières artistiques , au profit de matières jugées plus « utiles ».

Et les récentes coupes budgétaires du Pass Culture fragilisent encore davantage l'accès à l'art pour les jeunes.

  • Moins de financements = moins d'interventions d'artistes dans les écoles et les associations.

  • Moins d'art accessible aux enfants, notamment en milieu rural ou défavorisé.

Mais quel adulte devient-on si l'on grandit sans imaginaire ?

L'art ne fabrique pas seulement des artistes, il crée des êtres humains capables d'inventer, de penser autrement, de ressentir.

Un enfant privé d'art est un enfant à qui l'on retire une partie de sa construction intérieure.



3. L'art et la ville : mémoire, identité, lien social


Une ville sans art, c'est une ville sans âme.

Chaque fresque, chaque sculpture, chaque installation est une marque de l'histoire et de l'identité d'un lieu.

Quand on coupe dans la culture, on ne supprime pas seulement des œuvres, on efface une mémoire collective.

  • Dans certains quartiers, le Street art raconte des histoires oubliées, redonne de la fierté aux habitants. 

  • Dans les villes marquées par des conflits, l'art est une forme de reconstruction, de dialogue. 

  • Dans les espaces publics, il transforme un simple mur en un lieu de réflexion, d'échange, d'émotion.

fresque pour la défense des services publics Lure / importance-art-societe.jpg
fresque pour la défense des services publics Lure / importance-art-societe.jpg

Mais qui finance ces œuvres quand les budgets disparaissent ?

Le soutien aux artistes dans l'espace public repose souvent sur des subventions régionales et nationales. Pourtant, ces financements deviennent de plus en plus sélectifs, difficiles d'accès, ou disparaissent totalement pour certains projets.

Sans art, les villes deviennent de simples structures, sans âme, sans dialogue avec ceux qui les habitent.



4. L'économie de l'art : un moteur sous-estimé


On entend souvent que l’art n’est pas « louable ». Qu'il coûte, qu'il demande des subventions.

Mais c'est oublier que l'art est aussi un moteur économique.

  • Le secteur culturel représente des milliers d'emplois : artistes, artisans, techniciens, scénographes, éditeurs. 

  • Il attire des touristes, dynamise des territoires, génère des revenus. 

  • Les industries créatives (cinéma, jeu vidéo, mode, design) sont des secteurs en pleine expansion.

Pourtant, la TVA sur les artistes est fixée à 25 000 €, un seuil qui complique leur viabilité financière.

Ce seuil pousse de nombreux artistes à limiter leurs revenus pour ne pas perdre leur statut fiscal, freinant ainsi leur développement professionnel.

Pourquoi considère-t-on encore la culture comme une dépense, alors qu'elle est un investissement ?


L'art survivra-t-il à l'ère de l'austérité ?


L'histoire montre que l'art ne disparaît jamais.

Même dans les périodes les plus sombres, les artistes ont trouvé des moyens d'exister, de créer, de transmettre .

Mais aujourd'hui, le défi n'est plus seulement de créer, mais de pouvoir continuer à exister en tant qu'artiste dans une économie qui privilégie d'autres secteurs.

L'art est omniprésent dans nos vies, et pourtant, il est invisible lorsqu'il s'agit de prendre des décisions politiques et économiques.

"L'art est partout, sauf là où se décident les budgets."

Si l'art disparaissait, que resterait-il ?

  • Plus de musées ? Plus d'illustrations dans les livres ? Plus de fresques dans les villes ?

  • Plus de films, plus de musique, plus d'affiches, plus d'édition ?

  • Un monde sans art, c'est un monde sans couleur, sans mémoire, sans récit.


L'art n'est pas un luxe , c'est une façon d'habiter le monde, de lui donner du sens, de poser des questions que d'autres disciplines ne posent pas.

Alors pourquoi devons-nous encore justifier son importance ?


Un art sous pression, mais jamais éteint

Les restrictions budgétaires, les barrières administratives, les réalités économiques exercent une pression énorme sur les artistes .

Et pourtant…

  • Les artistes continuent de créer malgré tout. 

  • Les œuvres continuent de naître, parfois dans des contextes de grande précarité. 

  • L'art trouve toujours un chemin, même en dehors des circuits traditionnels.

Mais à quel prix ?

Loin de l'image romantique de l'artiste maudit, la précarité artistique n'a rien de poétique.

Créer dans l'urgence, sans filet de sécurité, avec des perspectives d'exposition et de rémunération de plus en plus réduites , ce n'est pas un défi créatif : c'est une lutte pour la survie.


L'avenir de l'art dépendra-t-il de ceux qui le font… ou de ceux qui le décident ?

Nous sommes à un tournant.

L'art peut continuer à exister sans reconnaissance officielle, sans soutien institutionnel, sans subventions. Il a toujours su contourner les obstacles, créer dans l'ombre, se réinventer.

Mais faut-il vraiment attendre qu'il soit relégué au second plan pour en comprendre la valeur ?

Si l'on veut un monde où l'art prospère, il faut que l'art soit reconnu comme un véritable enjeu de société.

  • Non pas un simple divertissement, mais un élément essentiel à notre construction collective.

  • Non pas un secteur à subventionner à la marge, mais un pilier économique, social et culturel.


Et vous, que pensez-vous de la place de l'art dans notre société ?

Avez-vous ressenti l'impact des coupes budgétaires sur la culture ?

Comment percevez-vous la reconnaissance du statut d'artiste aujourd'hui ?

Partagez vos réflexions en commentaire !


Elise.

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